Projet Print it ! - Openclassrooms - Stéphane ARRAMI

Comment devenir formateur web ?

Je pars d’un constat simple : le web est partout. Il relie des humains, des machines, des services, des apps et désormais des agents IA. Cependant “le dev web” n’est qu’une discipline à l’intérieur de ce monde. Cette nuance change tout quand on veut devenir formateur.

Trois postures, trois promesses

Formateur web — l’artisan du concret

Le terrain, c’est l’atelier : live, questions, bugs qu’on règle ensemble, livrables publiés.
On y travaille WordPress, HTML/CSS/JS de base, SEO on-page, accessibilité, performance, outillage (Git, Figma, Matomo/GA4).
Promesse : “À la fin, tu repars avec quelque chose qui marche.”

Formateur numérique — le passeur d’écosystème

On élargit le cadre : standards du web, API, données, interopérabilité, intention de recherche, agents IA qui lisent et citent le web.
On parle architecture d’info, UX utile, décisions éclairées.
Promesse : “Tu comprends comment tout s’imbrique et tu sais décider.”

Formateur en ligne — la diffusion à grande échelle

Contenus asynchrones (plateformes, YouTube, LMS) organisés en parcours.
Moins d’interaction, plus d’industrialisation (scripts, tournage, montage, support).
Promesse : “J’apprends à mon rythme, partout.”

Ces postures ne s’opposent pas : on peut être formateur web au quotidien, numérique dans la vision, et proposer quelques modules en ligne pour l’entrée de gamme.

Le risque de vouloir former en tout

Le web = protocoles, liens, contenus, données, accessibilité, référencement, performance, gouvernance des contenus.
Le dev web = fabriquer interfaces et services avec du code (front/back, frameworks, CI/CD).

Devenir formateur web ne veut pas dire “tout faire”. On peut assumer :

  • Tronc commun web (sans code lourd) : arbo & contenus SEO-ready, accessibilité, perf, analytics, CMS pro, automatisation légère.
  • Piste dev (si c’est votre terrain) : JS moderne, un framework (React/Vue), bases d’API, patterns, tests.

L’important n’est pas d’enseigner tout, mais d’annoncer clairement ce que vous rendez possible.

Votre première offre (simple et vendable)

1) Atelier “Site pro WordPress — 3 jours”

Objectifs : thème enfant, pages clés, SEO on-page, perf de base, formulaire, sauvegarde + mise en ligne.
Livrables : site opérationnel + checklist d’entretien 30 jours.
Public : TPE, indépendants, reconversion.

2) Sprint “UX & contenus lisibles — 2 jours”

Objectifs : structure de pages, micro-copies, accessibilité pragmatique, gabarits Figma → CMS.
Livrables : 3 gabarits publiés + ligne éditoriale courte.

3) Coaching “SEO d’intention — 4×2h”

Objectifs : intentions, maillage, optimisation de 10 pages, suivi simple et actionnable.
Livrables : plan d’action 8 semaines + tableau de suivi light.

Trois offres = entrée / cœur / accompagnement. Clair à vendre, clair à délivrer.

Former n’est pas enseigner

Enseigner, c’est transmettre du savoir.
Former, c’est faire acquérir une compétence transférable — que l’apprenant puisse réaliser seul, dans un contexte légèrement différent.

La différence en 6 points (très concrets)

  1. Finalité
  • Enseigner : l’apprenant comprend.
  • Former : l’apprenant fait (et refait ailleurs).
  1. Unité de mesure
  • Enseigner : notes, quiz, “j’ai compris”.
  • Former : livrable opérationnel, temps d’exécution, taux d’autonomie.
  1. Preuves
  • Enseigner : prise de notes, restitution.
  • Former : avant / après (perf, lisibilité, conversions), captures/mini-vidéos, page portfolio.
  1. Pédagogie
  • Enseigner : exposé → questions.
  • Former : démo courte → pratique guidée → feedback → trace.
  1. Contenus
  • Enseigner : notions, définitions, bonnes pratiques.
  • Former : procédures, checklists, snippets, modèles.
  1. Transférabilité
  • Enseigner : “je sais expliquer”.
  • Former : “je sais refaire sans toi, sur un autre cas”.

Format de séance qui marche :

  1. intention claire (“À la fin, tu sais faire X avec Y”)
  2. démo courte (10–15 min)
  3. pratique guidée (45–60 min)
  4. feedback (2 forces, 1 axe)
  5. trace (snippet, checklist, modèle)

Preuves utiles : avant/après (perf, lisibilité, conversions), captures/mini-vidéos, 1 page portfolio par projet d’apprenant.

À éviter : tunnels théoriques, fourre-tout sans livrable, objectifs flous.
Réflexe : faire → mesurer → garder une trace.

Outils : trousse minimaliste

  • Code & contenu : VS Code, GitHub, thème enfant WP
  • Design & structure : Figma
  • Qualité : Lighthouse, AXE/WAVE, Search Console
  • Mesure : Matomo (ou GA4) + tableau de suivi simple
  • Automatisation légère : Make/N8N (2–3 scénarios utiles)

Mon format à moi (pour t’inspirer, pas pour copier)

  • Formateur web au quotidien : ateliers live, projets concrets, livrables en fin de session.
  • Formateur numérique pour la vision : je relie UX, contenus, données, SEO d’intention, agents IA.
  • Formateur en ligne en micro-modules : prérequis et révisions, jamais le cœur de la valeur.

La relation humaine reste le centre : regards, questions, silences — c’est là que la pédagogie s’ajuste.

Si vous démarrez aujourd’hui

  • Choisissez un terrain (ex. WordPress pro ou UX & contenus).
  • Écrivez une promesse par offre (résultat observable).
  • Fixez un livrable par session.
  • Préparez vos traces (snippets, checklists, gabarits).
  • Racontez vos cas (3 posts : 1 avant/après, 1 coulisses, 1 tuto).

En bref

  • Formateur web : on fait, on publie, on mesure.
  • Formateur numérique : on comprend et on décide dans un monde web-centré.
  • Formateur en ligne : on diffuse, on scale, on outille l’écosystème.

Le web est partout. Le dev web en est une voie — précieuse, pas unique.
Si l’apprenant repart avec quelque chose qui marche et l’envie de continuer, on a fait notre travail.

Catégories : Stratégie numérique
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